Actualités, Détroit

NOTHING STOPS DETROIT : THE RUSSELL INDUSTRIAL CENTER

10 juillet 2016

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Les rendez-vous commencent à s’enchainer ici à Détroit : vendredi nous avons passé 2h en compagnie de Eric Novack senior project manager pour le Russell Industrial Center. En toute détente il nous a expliqué la dynamique créative et entrepreneuriale qui s’organise ici depuis plus de 16 ans dans un ancien complexe industriel dont il nous a ouvert les portes.

—-> http://thehproject.net/fr/russell-industrial-center/

Bâti sur 10ans de 1915 à 1925 par le génie industriel et “architecte de Détroit” : Albert Kahn, le Russell Industrial Center (RIC) qui n’arbore cette appellation que depuis les années 60, est implanté au croisement de multiples réseaux formant la connue Milwaukee Junction, ancien pôle automobile industriel très stratégique à Détroit.

Après avoir enchainé différentes activités industrielles et être passé de main en main, il est depuis plus de 16ans investi par des artistes qui ont transformé les open spaces lumineux traversants en ateliers plus ou moins individuels d’artistes. Depuis le rachat en 2003 du groupe Clay Street, la direction va dans ce sens louant différents types d’espaces à plus de 140 artistes, entreprises, artisans ou simples citoyens, la seule condition restant d’avoir une idée, un projet.

Le complexe n’a jamais fait l’objet d’une quelconque volonté de préservation historique ou de rénovation. Aucun architecte ou historien n’est intervenu sur le site qui, resté à l’état brut, écorché par le temps, semble crier au monde entier son histoire. La vraie démarche de conservation ici était simplement de le racheter évitant une démolition programmée et de le laisser vivre à ceux qui y voyaient un espace, une fonction potentielle. Certes ce n’est pas conventionnel, certes la division de l’espace initial est à discuter, mais le complexe continue à vivre, à produire et à contribuer à l’économie locale. La flexibilité fonctionnelle qu’offre le bâti depuis son édification permet d’enchainer les entreprises et diverses production et c’est ça qui fait la force de cet héritage et qui se ressent jusque dans ses façades véritables patchworks de matérialités composés avec le temps.

Si l’entreprise propriétaire défend une non tentative d’amélioration du bâtiment par un souci d’argent (business is business) on l’encouragerait presque à le revendiquer comme une nécessité pour garder son attractivité. Comprenez que le va-et-vient des entreprises profitant d’un tarif constant très raisonnable et le “laisser aller” ambiant ouvrent les portes à tous. Une souplesse de gestion à en faire pâlir de nombreuses villes européennes. Mais ici comme ils le scandent un peu partout : Nothing Stops Detroit.

 

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