Actualités, Dubaï

SEMAINE 3# & 4# // DES BANCS DE L’UNIVERSITÉ AUX PARCS ET MUSÉES DE SHARJAH

26 mai 2017

J+21______Lundi 15 Mai nous étions à Al Ghurair University à Dubai Academic City pour partager aux étudiants du département d’architecture notre vision du patrimoine dans le monde. Première longue intervention en anglais pour nous qui s’est très bien déroulée.

Il fut très intéressant en retour de questionner les étudiants sur ce que représente à leurs yeux leur propre patrimoine. En effet, la quasi totalité, hors mi une étudiante émiratie, sont nés dans un pays du Moyen-Orient, d’Asie du Sud ou d’Afrique. Pourtant s’ils sont arrivés durant leur enfance aux Émirats et ne sont retournés que deux ou trois fois dans leurs pays natals, sans aucunes hésitations leur patrimoine s’est forgé pour eux dans leurs racines. Difficile alors de considérer et donc de conserver un patrimoine aux Émirats qu’ils côtoient pourtant au quotidien et seront les futurs bâtisseurs. La mission de les sensibiliser aux enjeux de cette ressource inépuisable qu’est l’héritage est ainsi essentielle.

Merci mille fois à Tiziano Aglieri Rinella et Ruben Garcia Rubio pour l’invitation!

J+26______ Si Dubaï et Abu Dhabi sont respectivement les capitales économique et symbolique des EAU, Sharjah en est la capitale culturelle. Forte d’une qualité muséale unique dans le pays, couplée à une programmation culturelle riche, elle attire de plus en plus d’occidentaux cherchant à s’éloigner de la frénésie de Dubaï pour retrouver une authenticité.


On retrouve à la tête de l’Émirat, la famille régnante Qassimi descendante des pirates qui attaquaient les navires sur la route de l’Inde. A l’époque, le port de Sharjah était le plus florissant du Golfe. Son ensablement dans les années 50 déplacera malheureusement son activité vers Dubaï. Depuis la découverte de réserves de gaz et de pétrole et son adhésion à la fédération des Emirats en 1971, l’émirat profite d’une toute autre dynamique. Devenu hub industriel et intellectuel, le tissu urbain moderne qui s’est répandu sur les rives du Khalid Lake accueillent désormais des entreprises internationales.

En résulte une ville à bonne échelle, à la skyline harmonieuse, agréable à parcourir à pied ce qui est très rare aux Émirats. On retrouve des espaces publics, arborés comme le splendide Al Nakheel Oasis, structurés comme l’Al Majaz Waterfront ou animés comme les berges du Qasba canal. L’architecture aux codes traditionnels se marrie bien avec les tours modernes de verres et de béton. Le blue souk, construit dans les années 80, est un excellent manifeste de se mélange de style.


Quand à l’ensemble de plot construit le long de l’avenue d’Al Hisn, ça n’est pas sans nous rappeler les tours bordelaises de Meriadeck.

L’exposition “Beloved Bodies II” du Maraya Art Center nous donne un avant-goût prometteur de l’offre culturelle de la ville. Une découverte que nous prévoyons de poursuivre à la Art Fondation de Sharjah en compagnie de deux professeurs en architecture de l’université américaine de Sharjah.

J+30_______ Encore une journée très enrichissante en compagnie de Kevin Mitchell et Juan Roldan, professeurs à l’Université Américaine de Sharjah. Merci! Grace à eux nous saisissons désormais mieux la complexité pour la population des EAU de s’approprier leur patrimoine, si ce n’est même d’en identifier un tant la mixité culturelle brouille l’unité et la construction de la fédération est récente.

Ainsi si la notion première de “patrimoine commun” est délicate, difficile de distinguer des architectures qui la reflètent. La conservation, car il est bien question de ça ici et non d’héritage, si elle a lieu, reste une démarche intuitive voir involontaire. Kevin Mitchell note cependant, après 18ans de vie aux EAU, qu’une prise de conscience et une reconnaissance d’un patrimoine bâti s’éveille doucement depuis quelques années. Reste maintenant à regrouper des experts autour du sujet, voir à en former quelques-uns : encore aucune université aux EAU ne dispense de cours ou de formation sur le patrimoine et la conservation en architecture.

Après avoir croisé les sourires d’étudiants fraichement diplômés, Juan Roldan nous présente les travaux réalisés à échelle 1 au sein de l’école. Le travail est impressionnant. Les machines, à la pointe de la technologie nous subjuguent autant que la qualité des détails de chaque production.

Nous reprenons ensuite les allées “présidentielles” du campus pour nous rendre dans le centre de Sharjah où Juan tient à nous montrer l’Art Foundation. Un subtile mélange de vernaculaire et de minimalisme contemporain s’offre à nous sublimé par la lumière aiguisé du Golfe. Une régénération de tissu ancien comme on les aime. Sur fond de ville moderne, la fondation a élu domicile sur les ruines de l’ancien cœur historique. Elle accueille tout les deux ans depuis 2009 de Mars à Juin la biennale de Sharjah. Encore un excellent exemple de la richesse et du dynamisme culturel de la ville. La pureté blanche des nouveaux bâtiments magnifient, toujours avec beaucoup de retenu, les lignes rugueuses des murs en corail. On est sous le charme, on vous laisse admirer.

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