Actualités, Dubaï

THE H PROJECT REPREND LA ROUTE

23 avril 2017

 

Après les États-Unis et son héritage industriel en 2016, l’équipe de The H Project reprend la route et pose cette fois ses valises dans des villes plus récentes, construites sous les aires du tourisme et de la finance. De nouveaux programmes de bâtiments en découlent : hôtel, club house, malls et tours de bureaux. Enfantées par la mondialisation, ces villes mêlent cultures d’expatriés et cultures locales pour définir une nouvelle identité mondiale.

Cependant, vieilles de quelques dizaines d’années, sont-elles déjà sensibles à l’héritage qu’elles sont en train de façonner ? Et si oui comment le définissent-elles et le considèrent-elles ?

DUBAÏ : UNE DES NOUVELLES PUISSANCES RÉGIONALES DU GOLFE
Dans les années 60-70, on assiste à l’émergence de la péninsule arabique et des états pétroliers se définissant comme les nouvelles puissances régionales. Elles se placent en opposition aux anciens centres incarnés par Le Caire, Beyrouth ou encore Damas. Ouvertes sur le monde, partisanes des hautes technologiques, une partie de ces puissances est désormais dirigée par une nouvelle génération prônant une arabité laïque transnationale, puissante par ses idées progressistes et intellectuelles.
Dans ce choc des époques, l’architecture sert d’outil de médiation pour réconcilier ultra modernité et tradition religieuse. Aussi fera-t-elle appel dans un premier temps à la délicatesse de l’architecture japonaise respectueuse des traditions (ex : aéroport de Dhahran – M. Yamasaki), avant que les marchés mondiaux ne s’étendent aux Amériques (ex : Banque commerciale Nationale de Djeddah SOM).

Dubaï est le symbole de la ville consumériste. Engendrées par la mondialisation, la société de consommation et la mégalomanie générée par le pétrodollar sont et représentent une période clé de l’histoire mondiale. Il en est de même pour son architecture. Produit de consommation à grande échelle, toujours plus haute, toujours plus high-tech, toujours plus chère, qu’advient-il de ces constructions quand celles-ci sont devancées par un nouveau record ou un nouveau « modèle » ? Dans une ville où l’architecture est vouée à être éphémère y-a-t-il une véritable volonté (nécessité ?) de conservation ?

Martin Becka propose dans son travail « réappropriation d’un passé fantasmé » une archéologie du présent de la ville de Dubaï. Ses clichés, utilisant un procédé des débuts de la photographie et immortalisant la ville aujourd’hui, cherchent à contempler le présent dans l’œil du futur. Comme si une perte de l’identité du lieu et de l’époque opérait dans cette ville. Vitrine, ses architectures de façade à l’image de sa volonté de « paraître » au monde entier, se détachent de leur contenu. Le lien entre l’enveloppe du bâtiment et son programme se brouille, l’image que cherche à refléter la ville s’efface de sa réalité vécue.
L’architecture peut-elle alors exister indépendamment du lieu et de son programme ? Et si l’héritage de la ville résidait dans son contenu ? Que renferme la face cachée de l’architecture de Dubaï ?

Dubaï / Hong Kong —-> 2 X 2 mois = c’est parti !

Actualités

PREMIÈRE BALADE URBAINE – Sur les traces du patrimoine XXème Marseillais

21 avril 2017

Bibliothèque universitaire Marseille Saint-Charles / F. Pouillon & R. Egger / 1958

A l’issu de la conférence du jeudi 16 Mars à l’ENSA Marseille, nous avions invité les étudiants à participer à une balade urbaine au cœur de Marseille le samedi suivant.

L’idée de la balade est de parcourir la ville à la rencontre d’architectures emblématiques du XXème siècle. Suivant un parcours ponctué préparé par nos soins, les étudiants découvrent ou redécouvrent des exemples concrets de l’héritage de la Cité phocéenne et leurs enjeux dans la ville d’aujourd’hui. A l’image de la pluralité de la production récente, un choix éclectique de bâtiments a été opéré : certains sont classés aux Monuments Historiques, d’autres portent le label XXème, et d’autres ne font l’objet d’aucune nomination.

La balade est un excellent moyen de partager à un public large une vision urbaine et conceptuelle de l’architecture. L’atout de ce type de médiation est l’expérimentation du bâtiment dans la ville. Après un topo historique, le visiteur peut se confronter directement au bâtiment, le tester et se faire son propre avis.

Le public, restreint à un petit groupe de 10 à 20 personnes, est d’abord amené à contextualiser chaque construction en étudiant sa place et son rapport à la ville, à ses environs proches. Si cela est possible, il est ensuite invité à parcourir l’intérieur du bâtiment, pouvant ainsi expérimenter les différents espaces (hall d’accueil, logements, bureaux, commerces etc.), les circulations, les systèmes d’éclairage, et comprendre leurs articulations et la logique d’ensemble du bâti. Enfin les matériaux, les systèmes constructifs et leurs évolutions dans le temps sont mis à nus sous nos yeux et sont des détails qui ne peuvent être appréciés qu’en vrai.

A Marseille, le centre historique comporte de nombreuses constructions XXème, accueillant notamment après guerre plusieurs grands programmes de relogement. Notre parcours, suivant involontairement une temporalité plus ou moins croissante, commence par un bâtiment symbolique : l’Opéra de Marseille. Avec l’Opéra de Mexico, ils sont les deux seuls opéras de style Art Déco au monde. Une particularité rare qui lui a valut son inscription aux monuments historiques.

Vue de l’Opéra depuis la rue Molière / H. Ebrard – G. Castel & G. Raymond / 1787-1921 – Centre téléphonique / E. Chirié / Lully 1952

Intérieur de l’ancienne Compagnie Algérienne de Banque / H. Ebrard / 1919

Vient ensuite non loin de là l’ancien centre téléphonique de la rue Lully puis deux anciennes banques internationales du début du siècle converties en magasins de vêtements. Leurs architectures travaillées et imposantes témoignent d’un tout autre passé de la finance. En continuant sur la Canebière et le cours Belsunce ce sont deux programmes de logements construits à 8ans d’intervalle qui se succèdent : le célèbre Building de Fernand Pouillon et les très controversées Tours Labourdette. Les habitants du premier nous ont ouvert leurs portes nous permettant de comprendre l’agencement initial et aujourd’hui réaménagé des logements, d’en apprécier la vue et de connaître quelques anecdotes. La balade urbaine c’est aussi des rencontres inattendues et de belles surprises !

Façade sur la Canebière du Building / F. Pouillon et autres / 1952

Logements en gradin du Building avec en arrière plan une des tours de logements

Notre chemin se prolonge en direction du 3ème arrondissement, s’arrêtant sur plusieurs opérations publiques s’essayant à la réhabilitation pour la faculté d’économie, ou à la rénovation pour les bureaux de l’hôtel de la région. On admire l’architecture art déco de la bourse du travail avant de se voir refuser l’entrée (fermeture imminente) de la bibliothèque universitaire dessinée par Fernand Pouillon en 1958.

La bourse du travail Bourse du travail / E. Senès / 1936 – Un des tours Labourdette / R. Boileau & J. Henri-Labourdette / 1960

Les programmes qui suivent sont assez éclectiques tant dans leurs styles que dans leurs évolutions dans le temps. L’immeuble Le Marceau témoigne de l’avancée du secteur résidentiel sur l’industrie. Construit dans les années 60 et très bien conservé, il parade dignement au milieu des logements XXIème qui ont tristement perdu en qualité, en ouverture et en espace.

L’immeuble de logements Le Marceau / C. Gros / 1964

L’excellente reconversion de l’usine de l’îlot M5 en logements révèle un certain respect du passé industriel du quartier tout en détail et finesse. Enfin les dernières opérations sont pour certaines attribuées à Gaston Castel célèbre architecte art nouveau de la ville. L’ancien siège de la compagnie générale transatlantique en fait partie et clôture cette balade en questionnant les limites de la réhabilitation au profit de l’investissement financier.

Perspective depuis la rue Mazenod avec en fond la cathédrale de la Major (XIXème) et à droite la façade de l’ancien immeuble de la Compagnie Transatlantique / G. Castel /  1925

En somme une belle première expérience de balade urbaine avec un bon petit groupe de 12 personnes. Des étudiants mais aussi une personne travaillant dans le tourisme qui démontre que ce type de médiation est accessible à tous. Cela nous encourage à renouveler l’évènement à notre retour de deuxième étape probablement à Bordeaux cette fois-ci et ouvert à tous. Rendez-vous aux journées européennes du patrimoine !

Photo de groupe devant l’Opéra de Marseille.

Pour aller plus loin : Architectures à Marseille 1900-2013 – Thierry Durousseau

Actualités

CYCLE DE CONFERENCES INTER-ETAPES – MàJ le 23.03.17

30 janvier 2017

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Depuis le mois de Janvier, en parallèle de nous préparer à la prochaine étape, nous travaillons à partager au plus grand nombre notre recherche menée aux États-Unis sur l’héritage industriel du XXème siècle dans les ville de Los Angeles et Détroit. En partenariat avec les Écoles Nationales Supérieures d’Architecture et les associations étudiantes nous avons engagé un cycle de conférences dans les écoles et des interventions lors de Workshop étudiant.

La conférence aborde le sujet sous deux angles : faire état de la prise de conscience des États-Unis de leur héritage jusqu’à leurs démarches de conservation (inventaire des outils et organismes), et exposer l’industrie cinématographique à Los Angeles et l’industrie automobile à Détroit en analysant aux travers d’exemples concrets la mise en valeur et le réemploi de ce patrimoine face aux enjeux socio-économique de chacune des villes.

S’adressant en partie à un public étudiant, c’est également l’occasion de partager notre parcours professionnel et d’expliquer notre choix d’exercer notre métier différemment. Cela dans l’idée de rendre compte aux étudiants de la diversité de la profession et des options qui s’offrent à eux à la sortie des études.

Quelques dates à ce jour :

  • Vendredi 3 février 19h à l’ENSA de la Réunion
  • Du 6 au 10 février durant le Workshop Versopolis à l’ENSA de Bretagne à Rennes
  • Jeudi 16 mars à 18h30 à l’ENSA Marseille
  • Jeudi 30 mars à 12h30 à l’ENSAP Bordeaux

Nous espérons vous voir nombreux à ces événements pour partager et discuter avec vous du patrimoine XXème et de son avenir. Vous êtes les bienvenus!

Actualités

NOS VŒUX POUR 2017 !

9 janvier 2017

Si 2015 était l’année de lancement du projet, 2016 fut bel et bien l’année de l’action avec notre premier grand saut aux États-Unis et notre première enquête de terrain. A présent, 2017 s’annonce comme l’année de la maturité avec notre deuxième et ultime départ pour le Moyen-Orient et l’Asie! That’s right Babe, nous y travaillons dur et prévoyons de repartir sur les routes au printemps! Plus de vidéos en direct, plus d’actualités à vif, mais toujours autant d’interviews, de rencontres, de partage et de réflexion sur l’avenir du patrimoine XXème confronté aux villes consuméristes.

Notre recette pour vos projets en 2017 : une bonne dose de détermination, un soupçon de courage et une larme de rêve et d’utopie. Le tout mûri en fût de chêne et surtout à partager à plusieurs! Et n’oubliez pas : Ce que l’on fait dans sa vie, résonne dans l’éternité.


BONNE ANNÉE 2017 !


voeux2017

Actualités, Détroit, Los Angeles

REESAP#3 – LUMIÈRE SUR L’ÉTAPE 1 A L’ENSA LYON

1 décembre 2016

Pour leur troisième édition, les REESAP (Rencontres Étudiantes des Écoles Supérieures d’Architecture et de Paysage) ont choisi l’ENSA de Lyon pour poser leurs valises du 24 au 27 Novembre 2016. Conviées à l’évènement pour la deuxième année consécutive, nous sommes allées faire lumière sur The H Project.

Alors que l’année dernière il s’agissait d’exposer la démarche de projet et les intentions de recherche, nous avions cette fois matière à présenter sur la première étape. Fortes de notre enquête aux États-Unis, nous avons diffusé une vidéo condensée sur l’héritage industriel de Los Angeles et Détroit.
En deux parties, elle témoigne d’abord d’une certaine façon de gérer le patrimoine américain et des politiques de conservation à travers les deux thématiques du cinéma et de la voiture ; et comment ces dernières influencent notre perception de la ville. Le discours est mené par Trudi Sandmeier – directrice du Master de Préservation Historique à USC (University of Southern California) – et Dawn Bilobran – vice-présidente de l’organisation de conservation du patrimoine Preservation Detroit. Viennent s’ajouter les voix de nombreux autres interlocuteurs afin de nous parler de bâtiments de Los Angeles et Détroit dont l’évolution diffère dans le temps, entre conservation, occupation, réhabilitation et réemploi.

Après avoir rencontré de nombreux étudiants de plusieurs ENSA françaises, nous travaillons à ce que le projet voyage dans l’hexagone, espérant exposer notre travail à travers des conférences et des workshops. Plus d’informations à venir, le moment venu !

L’UNEAP (Union Nationale des Étudiants en Architecture et en Paysage) a encore une fois réalisé un évènement que nous jugeons important dans la vie associative et l’évolution des études d’archi et de paysage. Nous tenons à les remercier à nouveau pour leur invitation et l’organisation menée. A l’année prochaine pour présenter l’étape 2 !

Actualités, Détroit

EAV#5 x THE H PROJECT

28 septembre 2016

– BORDEAUX INVITE DÉTROIT –

C’est la première intervention de The H Project depuis notre retour des USA en août dernier !

Nous avons eu la chance de pouvoir prendre part – au pied levé et après une découverte de l’événement totalement par hasard – à la 5ème édition du festival de musiques urbaines et d’arts numériques ECHO À VENIR. Qui en 2016 invitait la ville de Détroit, obviously.

L’événement, qui a lieu chaque année à la même période, fait appel à des DJs emblématiques de la ville conviée au festival. Après avoir reçu Bristol en 2015 ou encore Los Angeles en 2014, cette fois ce sont les platines et les sons de Détroit qui se sont temporairement emparés de Bordeaux, le temps de 3 soirées du 22 au 24 septembre.

Dans ce tumulte sonore, The H Project a pu présenter la partie artistique de son travail de reportage vidéo et photographique. Ce dernier se faisait d’abord à travers une exposition rassemblant 10 visuels qui accueillait les festivaliers à l’entrée de l’Université. Les compositions faisaient état de cette superposition de situations caractéristiques et visibles aujourd’hui à Détroit, qui mêlent héritage ancien et initiatives futures. Captant architecture et témoins physiques, travaillant le changement d’échelles, le spectateur plongeait dans une atmosphère partagée entre régularité et chaos, continuité et mutation, passé et avenir. Une complexité qui appelle à prendre son temps pour découvrir les deux clichés qui composent la photographie, tout comme Détroit en a besoin pour être comprise et se réinventer un futur.

 

Et afin d’immerger davantage les visiteurs, nous avions monté une séquence de 10 minutes qui était projetée en boucle sur grand écran derrière les DJs. Après une première partie retraçant les clichés que le monde se fait de Détroit actuellement et les images de ruines qui sont communément diffusées, la vidéo fait un parallèle entre un passé industriel dynamique et une inertie urbaine après la perte de la moitié de la population de la ville. Le reste du récit visuel fait état de ce que celui qui n’a pas visité Détroit ne peut savoir à propos de la ville, ce qui est beau dans son effervescence sociale et son engagement communautaire : une architecture toujours grandiose, des évènements sportifs qui attirent les foules, des jardins partagés, des initiatives populaires, des quartiers résidentiels en reconstruction, des entreprises engagées, une nouvelle industrie, des usines reconverties, une Université honorable, une vie de marché frénétique et du street art ornementant les façades.

C’était un véritable plaisir de travailler avec eux et de pouvoir exposer dans ce cadre. Nous ne pouvons que remercier à nouveau l’équipe d’Organ’ Phantom de nous avoir fait confiance !

// Pour en savoir plus sur le festival : http://www.echoavenir.fr