Participer à des conférences c’est aussi se donner l’opportunité de faire des rencontres fortuites. Aussi on ne s’attendait pas à avoir dans notre public à Rennes les architectes et urbanistes de l’association des Artisans Filmeurs. Venues tout droit de Auray, nous partageons le même enthousiasme pour le patrimoine contemporain et le cinéma. A l’initiative d’un festival au sein de leur ville qui se déroule tout les deux ans, elles étaient venues cherchaient des références supplémentaires, le thème de l’édition à venir recroisant certains de nos sujets d’études. Alors, quand le mois d’avril est venu et que le programme a été publié, on s’est motivées à monter en Bretagne pour prendre part à l’événement.
Le festival Avec Vues s’articulait cette année autour de cette question : quel patrimoine commun bâtissons nous aujourd’hui pour nos générations futures ? Tentant d’y répondre à travers le spectre de l’architecture et du paysage, il se composait le temps d’un long week-end d’un programme varié mêlant : projections, tables rondes, ateliers, balade urbaine et spectacles. Nous nous y sommes rendues tout particulièrement :
– pour les projections : “L’étrange histoire d’une expérience urbaine” de Julien Donada, animé avec conviction et enthousiasme par la journaliste Anne-Élisabeth Bertucci et portant sur l’aventure de la permanence à l’hôtel Pasteur à Rennes, “From Chris to Christo” de Chris Marker, “Les Clarisses de Ronchamps, un risque pour la vie” d’Isabelle Brunnarius et Laurent Brocard à voir car inattendu et très émouvant, et “la bulle pirate” de Julien Donada à nouveau qui, entre nous, n’a pas grand intérêt.
– et pour les débats soulevant des problématiques que nous maitrisons bien : qu’est ce qui fait patrimoine aujourd’hui et demain ? / Préserver ou transformer : protéger le patrimoine oui mais comment ?
L’organisation exceptionnellement chaleureuse et accueillante était à la hauteur du travail conséquent fourni et la diversité des activités laissée la possibilité à tout un chacun de se dégager un créneau et de s’approprier le thème. Le cinéma comme ligne directrice apporte un coté didactique ludique qu’on pensait d’ailleurs attirer plus de monde. Car si les associations se sont fortement mobilisées pour mettre en place ce festival sur leurs temps libre, le public, lui, s’est fait bien timide. Manque de communication ? Faible visibilité ? Météo trop clémente ? Quelles qu’en soient les raisons c’est dommage car l’événement valait vraiment un aller-retour Bordeaux-Auray. Nous, en tout cas, on a pas été déçues du voyage, et on peut même vous dire que les huitres du Morbihan n’ont rien à envier à celles du bassin.
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