Depuis notre retour de Hong Kong en août 2017 nous travaillons à partager à un public le plus large qui soit nos actions, notre expérience et le bilan de nos recherches. Pour cela nous avons frappé à toutes les portes : écoles, universités, musées, galeries, centres culturels, cinémas, collèges etc. afin de n’exclure aucune audience, aucun interlocuteur, aucun média. Il ne fut pas toujours aisé de s’intégrer à des structures qui ont souvent une ligne directrice déjà prédéfinie, de se faire une place dans des programmations souvent prévues des mois à l’avance, ou de convaincre de l’importance de s’ouvrir à la question internationale même dans un contexte régional. Bien que nous défendons ce choix avec conviction, le fait d’être une association indépendante non affiliée à un organisme conventionné ne nous a pas facilité les démarches. Enfin il faut avouer à la France, mise au regard de nos expériences à l’international, un grand manque de spontanéité et d’ambition dans la mise en place de projets culturels, et ce même si elle témoigne toujours d’un profond intérêt pour les sujets et questions que nous soulevons. C’est dommage car l’envie est bien réelle. De notre point de vue c’est le public qui en pâtit le plus. Un public qui à chaque événement est toujours au rendez-vous, curieux, intéressé et dynamique. Un constat qui à la fois nous conforte dans notre mission de partage et nous frustre de ne pouvoir avoir un champ d’action plus vaste.
C’est bel et bien au sein des écoles d’architecture et des universités, plus particulièrement grâce à des étudiants motivés, que nous avons trouvé le meilleur accueil. À chaque école il nous a fallut adapter notre intervention afin de répondre au format ou au thème de conférence. Un exercice auquel nous nous prêtons très volontiers. Nous avons commencé nos actions à Sciences Po Bordeaux à l’occasion de la semaine des villes durables en y présentant une vidéo, disponible ci-dessous, sur les initiatives durables portées par les habitants de Détroit. Un public nouveau pour nous à l’époque qui à notre égal se préoccupe des enjeux socio-économiques et politiques des villes mondiales en mutation. Il est alors fort stimulant de débattre avec eux sur ce sujet tout en les interpellant sur la question de l’identité et du patrimoine.
Nous avons ensuite entamé une série de 3 conférences au sein des ENSA de France, à commencer par l’ENSA de Bretagne à Rennes fin janvier. Prévu depuis l’été 2017 elle fut le fruit d’une longue correspondance. Nous y avons présenté l’intégralité de la synthèse de nos travaux tout en transmettant aux étudiants notre expérience. Intitulée très succinctement : “La fabrique du patrimoine XXème – De l’industrie à la ville marchandise : quel héritage architectural dans l’évolution urbaine mondiale” elle fut pour nous la concrétisation orale de ces deux dernières années de travail . Comme nous étions intégrées au cycle de conférence de l’école nous avons profité d’une organisation rodée et d’un accueil sans précédent. Toutes les conférences de l’ENSAB sont enregistrées et archivées ce qui nous permet de garder une trace de cette conférence et de pouvoir vous la partager aujourd’hui :
Viendra en suivant en avril une conférence à l’ENSA Marseille et une autre à l’ENSA Saint-Étienne toutes deux organisées par des associations étudiantes respectivement : Hum et Imhotep. Montées sur un format plus court et convivial laissant davantage place aux questions et aux débats, nous avons eu de précieux échanges avec les étudiants, intéressés autant par la recherche que par notre mode de fonctionnement et nos parcours.
Enfin nous avons clôturé ce cycle par une ultime conférence à Science Po Paris. Invitées par les étudiants de l’École Urbaine et de l’association In Situ, nous avons présenté de manière engagée une utopie nostalgique pour le futur de nos villes françaises. Elle est le résultat à la fois des conclusions tirées de nos enquêtes à l’international et de nos convictions personnelles sur le patrimoine et la situation architecturale en France aujourd’hui. Composée d’un texte brossant une utopie future à Cahors, d’un diaporama la contextualisant au regard des faits actuels, et d’une vidéo présentant la conservation dans les villes que nous avons étudiées, c’est aujourd’hui le texte que nous souhaitons vous partager afin, nous l’espérons, de vous faire un peu rêver.