J+1____ BIENVENUE A DUBAÏ !
La ville de la démesure immobilière et financière sera notre terrain d’investigation pour les deux prochains mois. Mieux préparées et mieux armées en matériel que lors de notre étape aux US (téléphone tout neuf) les photos et Posts seront plus fréquents. Nous espérons ainsi vous embarquer au plus près de nous dans cette deuxième et ultime aventure.
24 avril 2017 – L’équipe prête à décoller pour Dubaï à l’aéroport CDG de Paris
J+1______ On commence aujourd’hui avec une visite du coté de Jumeirah 1. Typique des sanctuaires chiites persans, la Mosquée Iranienne se démarque des 700 mosquées de Dubaï de par ses détails en brique et céramique vert et bleu d’une finesse inégalée.
Un peu plus loin, la Jumeirah Mosquée illumine et rehausse à elle seule la sobriété du quartier. Élevée en 1975, ses dimensions de taille lui permettent d’accueillir plus de 1000 fidèles.
Après un petit tour par la plage d’open beach on finit la journée par une traversée du quartier d’Al Satwa très animé aux abords et où sont concentrées en son sein des habitations d’ouvriers étrangers notamment pakistanais. La simplicité des modestes bâtisses en RDC contraste avec la vague de gratte-ciel de Sheikh Zayed Road. Disséminées au milieu d’immenses parking où stationnent bus scolaires et bus d’ouvriers, quelques toits comptent des rêveurs allongés et engourdis, le regard perdus dans les tours de bureaux. A quoi songent-t-ils ? La nuit a gagné Dubaï il est temps de rentrer.
J+2______ Pour nos premiers pas dans la ville de Dubaï nous séjournons dans le quartier indien de Kamara non loin de Al Bastakiya, Bur Dubai et Deira que nous parcourons aujourd’hui. Dans les quartiers Est de la ville les cultures se mélangent et cela se ressent autant dans la cuisine que dans l’architecture. Plats indiens, iraniens, indonésiens ou japonais étonnent nos papilles et ils et parfois difficile à Dubaï d’identifier un style architectural tellement les symboles se superposent.
Situé au bord du Creek, Al Bastakiya est le cœur historique de la cité, bâti fin 19ème par des marchands perses venus d’Iran. Conservé en tant que tel et bien que figé dans une langueur hôtelière et commerçante, il témoigne d’une architecture ancienne du désert tout en sable, corail et mortier, surmontée des emblématiques tours à vent. Les intérieurs discrets ne sont que quiétude.
Sortant de cette enclave dans la ville 20ème où le temps semble s’être arrêté, nous traversons Bur Dubai, ses rues animées de boutiques de vêtements d’Orient et de bijoux. Pour traverser le Creek nous empruntons un abra pour 1 modeste dirham et longeons d’imposants boutres colorés (bateau traditionnel) A notre arrivée, les souks aux épices et bien plus encore n’attendent que nous. Inévitablement et joyeusement nous nous y perdons.
Bien que nous l’ayons trouvé dans ce dédale, l’Al Ahmadiya School, la première école publique construite à Dubaï en 1912, n’a pu nous ouvrir ses portes pour cause de travaux. Même constat pour l’Heritage Village de Shindagha. Bien que ce soit signe d’une considération et valorisation par la ville de son héritage, de notre coté on se confronte déjà au fameux mythe de la ville en perpétuelle construction.
J+3______ Nous quittons les rues animées aux néons colorés de Karama pour Jumeirah 3, quartier résidence paisible et cossu se donnant des airs de Venice Beach. Les façades blanches immaculées des grandes villas se parent de vitrage réfléchissant pour se protéger de la chaleur. Elles contrastent avec les larges pelouses verdoyantes bordées de palmiers dattier pour les plus riches. Il fait 38°C, autour tout n’est que désert… normal.
Nous nous arrêtons en chemin vers la côte au Majlis Ghorfat Umm-Al-Sheif. Construit en 1955 au milieu d’un modeste quartier de pêcheurs disséminé au milieu des palmiers, la résidence secondaire du Sheikh Rashid bin Saeed Al Makhtoum a accueilli le Sheikh durant plusieurs étés, reçu d’importants conseils avant d’héberger un poste de police dans les années 60. Prise en considération dans le nouveau plan d’urbanisme des années 70-80 elle fut conservée et un décor intérieur d’époque a été recréé.
Long de 14,90m par 7,70m, bâtie traditionnellement en bois, corail et gypse elle est orientée favorablement au vent prodiguant une excellente ventilation sous les arcades en RDC et aux travers des nombreuses portes et ouvertures à l’étage. Les visiteurs ne s’y pressent pas, pourtant, l’élégant bâtiment donne à voir et est très agréable à vivre.
Nous atteignons la côte et apercevons au loin notre but du jour : la Burj Al Arab. Il nous faudra 6km de marche le long des plages publiques de Jumeirah et d’Umm Suqeim Beach, prisées des expats’, pour l’atteindre. Sous 38°C un vrai challenge ! Au début des années 90, Dubaï en pleine expansion se cherche un symbole. Quoi de plus emblématique qu’un hôtel autoproclamé 7 étoiles dans la ville de l’immobilier et du tourisme de luxe. Dessinant un voile de boutre gonflée, elle émerge d’une île entièrement artificielle, orientée de telle manière que la tour n’ombrage pas la plage. Elle fait face au Jumeirah Beach Hotel anciennement Chicago Beach Hotel précurseur de sa catégorie bâti en 1977 qui fut démoli pour laisser place à un nouveau standing plus moderne, vitré, ondulant à l’approche de la “boutre du Burj Al Arab”. Malgré une tentative ratée de nous infiltrer dans le beach club, il est impossible d’approcher la tour sauf si nous y allons prendre le thé pour 70€ chacunes (on hésite à faire une cagnotte X) )
Notre journée s’achève au Madinat Jumeirah. Un gros complexe d’hôtels, boutiques et restaurants aux allures de néo-casbah qui contrairement aux malls plus contemporains essaye de recréer un quartier artificiel. Le résultat est plutôt réussi, à bonne échelle, très agréable à parcourir et les berges illuminées offrent un cadre délicieux la nuit tombée.
J+4______ Dans la ville de tous les records, une visite du coté du gigantesque complexe dans le downtown construit par le géant de l’immobilier dubaiote Emaar Properties s’impose. Ici tout est démesure : couvrant une surface de 1,1 millions de m2, regroupant 1200 boutiques et pas moins de 400 restaurants, le Dubaï Mall a été conçu pour ne pas avoir d’égal au monde. Aquarium, patinoire, multiplex, parcs d’attraction, chutes d’eau et bassin d’eau aux fontaines chantantes surdimensionnées, tout est mis en œuvre pour divertir tous les âges et toutes les bourses.
Un temple de la consommation dont il est intéressant de noter sa classification en 2014 en tant que “site touristique” le plus fréquenté au monde (75 millions de visiteurs). Nos musées et monuments historiques, reflets d’une toute autre vision de la culture, ont des cheveux blancs à se faire.
Au pied du bassin d’eau qui articule les différents programmes (hôtels, résidences, mall, opéra etc.) se dresse celle qu’on ne présente plus : la Burj Khalifa. Pas moins que la tour la plus haute du monde avec ses 828m de haut. 12 000 ouvriers s’y sont affairés pour la construire en seulement 5 ans. Devant initialement mesurer 560m elle a été revue à la hausse en vue de projets concurrents plus élevés. Initialement appelée Burj Dubaï, la crise est passée par là en 2008 et Emaar en difficulté financière décide de la baptiser au nom de son nouveau financeur le Sheik Khalifa bin Zayed Al Nahyane d’Abu d’Abhi qui y investit 10 milliard de dollars. Son plan à trois branches et son étagement progressif en pallier lui confère une grande élégance et légèreté qui n’est pas sans nous rappeler la Trump Tower de Chicago.
Sceptique à notre arrivée au vue de la fréquentation du mall, les heures suivantes nous ont persuadées du contraire, les allées étant noires de monde à 20h. Ville intériorisée, consommation artificialisée, quel avenir pour ce complexe quand le nouveau programme d’Emaar à Dubaï Creek Harbor verra le jour?
Pour terminer, petit coup de cœur pour les spectacles de fontaines ondulant au rythme de la musique et illuminant de mille feux. Un beau spectacle gratuit changeant toutes les demie-heure qui surpasse il est vrai les célèbres fontaines du Bellagio à Vegas.
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